Et le théâtre de Wassy devient " la Forgerie "
Deux ans de travaux et 2,5 millions d’euros auront été nécessaire de faire renaître le théâtre de Wassy. C’est chose faite depuis hier, jour de l’inauguration de la Forgerie, du nouveau nom de la salle. Retour sur l’histoire de ce bâtiment, au passé mouvementé…
L’histoire du théâtre de Wassy remonte à la première moitié du XIXe siècle, plus précisément en 1842. C’est à cette date que le maire de la commune, par mesure de sécurité et dans le but de vivifier le quartier le plus sale et le plus retiré de la ville, décide de détruire les derniers restes du château, de l’auditoire, de l’ancienne prévôté, des halles et des grandes écuries du XVIIIe siècle. La ville, alors sous-préfecture ne dispose donc plus de salles permettant la tenue d’assemblée public. L’ancien quartier du château est alors transformé complètement pour donner naissance a la place Marie Stuart, et on y construit une salle d’adjudication l’année suivante, en 1843.Ce bâtiment de style néo-classique pourra servir de salle de spectacles…Le théâtre était né.
A l’italienne
A l’image des autres théâtres parisien de la même époque, il est construit sur le modèle italien, en fer à cheval, ce qui sera la référence jusqu’à la fin du siècle. Il a été créé alors par et pour une élite.Les galeries pour les riches et le parterre pour les pauvres, avec une vision très mauvaise selon la place. La salle comprend à son ouverture, six bancs à dossier première classe, sept bancs troisième classe, un premier étage de galeries, avec une loge réservée au maire, et le poulailler. Les meilleures troupes de Paris viennent alors en tournée, et doivent d’ailleurs payé pour pouvoir jouer. On y joue essentiellement des opéras-comiques, des opérettes et des vaudevilles. Mais ces spectacles n’attirent que la population aisée de la commune.Il tombe rapidement dans un abandon partiel. Dés 1928, Maurice Roya, dans son livre " le roman de Wassy " parle d’un " sérieux état de délabrement intérieur ".les deux guerre ne vont bien sûr rien arranger et la municipalité y installera même en 1938 une salle de classe.Quant à l’issue de la seconde guerre mondiale, la mairie envisage de transformer le théâtre en cinéma mais ce projet n’aboutira pas. La gestion du bâtiment seront alors concédé comité des fêtes, puis au manteau d’arlequin, la troupe permanente de Wassy.
En 1951 nouvelle orientation. Alors que la ville compte plus de 1000 élèves, la municipalité de 3l’époque décide de transformer et d’aménager le théâtre en salle des fêtes susceptibles d’abriter aussi les jeux sportifs et l’éducation physique des scolaires. Il deviendra même dans les années 80 une salle dédiée au basket balles puis dans les années 90 la salle de tennis de table. Le théâtre n’est plus alors qu’une grande dalle de béton, entretenue au minimum au gré des réparations urgentes, non chauffés, et à l’abandon…
Du théâtre à la Forgerie
Les études se succèdent ensuite dans les années 90 pour réhabiliter le théâtre et à une plus large échelle de toute la place Marie Stuart. Tous ce précise enfin lorsque le dossier passe des mains de la municipalité à celle de la communauté de communes du val- de-. Blaise. Les financements sont la, (Europe, Etat, region, conseil general, GIP Haute-Marne) à hauteur d’environ 75 % sur un coût total des travaux de 2,5 millions d’euros. Les Travaux ont débuté en 2007 avec la reprise des fondations et de la structure, le gros œuvre intérieur a, quant à lui, été fait fin 2007 et début 2008, là charpente et la couverture ont été réalisées au printemps et a l’été dernier, et enfin depuis cet automne c’est le tour des aménagements intérieurs de la scénographie du mobilier, des sieges, etc…Des soucis se sont cependant posés lors de la réalisation des travaux, le chantier étant compliquer au dire même de l’architecte. Il a fallu creuser le sous-sol par tranche d’un mètre, laisser sécher, recreusé une autre tranche plus loin… mais l’eau été plus importante que prévu. Malgré les études, des écoulements anarchiques ont posé des soucis. Il a fallu alors passer les gaines de soufflage en aérien, qui étaient prévues à l’origine sous le sous-sol. Le chantier a pris également trois à quatre mois de retard à cause de la charpente, qu’il a fallu consolider. Mais fort heureusement les travaux se sont ensuite déroulés sans grand souci.
Pour l’architecte Rogé Poncelet, l’enfant du pays qui a habité 10 ans place Marie Stuart, Le tout donne un excellent outil technique, qui peut recevoir presque tous les spectacles. " Le choix a été fait de faire une salle qualitative. On aurait pu avoir plus de place, mais nous avons préféré avoir un rapport entre la scène et le public bien supérieur à la moyenne. On n’a pas cherché les dorures, on a respecté l’enveloppe extérieure et on a fait à l’intérieur une salle pour tous avec une excellente acoustique très bien isolé phoniquement. ".Ces deux grandes salles de spectacles compte 299 place, avec une scène aussi grande que celle de leur l’axe Chaumont et avec 13x10 m et de 7 m de hauteur. Tous les équipements nécessaires au bon fonctionnement d’un tel théâtre sont également présents avec un matériel sonore et lumière dernier cri. Sous la salle se trouve également un grand foyer pour les réceptions et les entractes, mais aussi quatre grandes loges pour les comédiens.
textes et photos de Dany Robert